Cap Horn

4 jours de bateau / 1 jour au Cap Horn

C’est une véritable aventure maritime qui me mène jusqu’au bout du monde, au Cap Horn ! Ce lopin de terre crée en moi un tourbillon d’images plus fantastiques les unes que les autres. La curiosité se mêle au voyage et aux envies de découverte. L’histoire est omniprésente : combien de marins ont affronté ces dangers en quête de liberté ou afin de trouver de nouveaux horizons commerciaux et y ont péri ? Darwin n’est pas très loin non plus, lui aussi a visité ces contrées sauvages de la Patagonie.

Quel mystère m’appelle auprès de ces terres hostiles et redoutables au sud du monde ? Allez viens avec moi, nous allons affronter 2 océans qui se rencontrent violemment dans la rudesse des vents contraires et du mal de mer ! Direction le bout du monde, direction le Cap Horn.

 

En bref

Jour 1
 Embarquement au port d’Ushuaïa (Argentine)

Jour 2
Journée en mer
Débarquement sur l’île d’Horn – Cap Horn (Chili)
Débarquement à Wulaia Bay (Chili)

Jour 3
 Navigation dans le Fjord Agostini
 Débarquement au pied du Glacier Aguila au cœur de la Cordillère Darwin.

Jour 4
 Arrivée au port de Punta Arenas (Chili)

Map Cap Horn2

 

Coup de coeur / Coup de gueule

 Le Cap Horn, ce bout de terre assailli par les vents.
 Les paysages merveilleusement sauvages le long du Fjord Agostini.
 L’exploit maritime qu’il faut accomplir pour atteindre le Cap Horn, l’accostage n’est pas toujours possible, nombreux sont les marins qui y ont laissé la vie.
 La beauté de la fôret immaculée au pied du Glacier Aguila
 Ces terres du sud hostiles, à l’état sauvage, quasiment vierges de toute présence humaine.
 Rencontrer le Gardien du phare du Cap Horn

 Le mal de mer, une première pour moi qui ne l’ai jamais d’habitude.
 Le manque de prestataires pour « vraiment » choisir comment et quand aller jusqu’au Cap Horn (j’aime avoir le choix).

 

Tips

Pense à boire du Ginger Tonic si tu as le mal de mer, cela diminue les effets. (Sinon il existe des cachets que l’on peut se procurer en pharmacie).

 

parce que c’est plus pratique quand on sait

 Croisière opérée par Australis.
Il faut avouer que pour aller sur le Cap Horn les prestataires ne sont pas légions, sauf si tu trouves un skipper au port pour t’emmener MAIS en choisissant cette option fais très attention, l’océan est rude au Cap Horn et dans le cas où le capitaine n’est pas bon, cela peut très mal finir.
Malgré le tarif exorbitant (les prix varient selon la saison, le type de cabine etc…) de la compagnie maritime Australis, le voyage vaut le détour ! Et comme je me le dis souvent : c’est maintenant ou jamais ! 😉
Le site d’Australis

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de toi à moi

Le bateau entre dans la zone ouverte, en haute mer. Il n’y a plus la protection des terres du Canal Beagle. Je ne me suis jamais sentie aussi mal en mer. Mon estomac ne me laisse pas en paix. Pourtant il faut que je quitte mon lit, il faut que je me lève. C’est le grand jour, j’arrive enfin au Cap Horn. Je lutte contre moi-même et m’harnache dans mes différentes couches dont une tonne de pulls, mon manteau, mon coupe-vent et le gilet de sauvetage. « Le bonhomme Michelin », c’est l’image qui me vient en tête lorsque je me regarde dans la glace.

Aaarg encore une vague, encore ce maudit haut-le-cœur. Je ne pensais pas avoir envie un jour de toucher si fort le plancher des vaches. Damned ! Ce bateau va avoir ma peau. J’entends le capitaine de l’expédition, il nous demande de descendre pour prendre le zodiac. Si je ne vomis pas sur le bateau, le plus gros sera fait. Je ne vais jamais y arriver. Sue et Jo, mes deux nouveaux amis canadiens, me sourient. Ils m’assurent que ça va le faire.

Un pas, deux pas, j’attrape la main du skipper, je suis assise sur le zodiac. 5 min plus tard nous accostons. Je pose un pied sur les marches en bois et monte jusqu’au sommet de la falaise. J’y suis ! Je suis littéralement sur le Cap Horn.

Ce rocher est violemment battu par des vents froids. La pluie est une sorte d’eau gelée qui me griffe le visage et me fouette les jambes. Je ne sens même plus mes cuisses sous mon pantalon. Ce sont deux blocs de glace malmenés par la force des éléments. Quelle hargne la nature dégage en ce lieu ! Le message est clair : si l’humain veut s’installer ici, il va falloir qu’il s’en donne les moyens. Mon regard se perd sur les vagues qui s’écrasent en bas. La mer et le vent hurlent de concert. Devant moi, il n’y a que la prairie verte, jaune, marron, il n’y a … rien.

Enfin ce n’est pas tout à fait vrai. Le gardien et sa famille vivent dans la maison accolée au phare. Il y a une petite chapelle. La famille change chaque année. Je comprends, cet endroit a un petit côté « Shining » si l’on y reste plus d’une semaine ! Tu te vois rester plus de 6 mois coupé de toute relation sociale à part ta femme et ton fils ? Internet, par intermittence. Et pour les visites, seuls les voyageurs des expéditions maritimes viennent pendant la « haute saison ».

Naïvement, je m’attends à ce que le gardien du phare soit en « pyjama ». Avec une rencontre de temps en temps, quel intérêt de se plier aux conventions sociales ? À ma grande surprise le gardien est sur son 31. Il est rasé de près et porte un superbe costume de marin, impeccablement repassé. Il nous accueille avec un beau sourire et répond gentiment à toutes les questions que nous pouvons avoir sur sa vie hors du commun.

Le Cap Horn, c’était un rêve d’aventure et de liberté. Jamais je n’aurais pu imaginer vivre une expérience humaine aussi forte là-bas, au bout du monde, sur un rocher hostile, en pleine mer.

 Publié le 01/09/2016